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Ralentis : enfin la décroissance sur Canal+?

Prise de conscience, consignes de la chaîne ou brève accalmie? On ne sait pourquoi, mais ces derniers mois, même le roi de la rafale Laurent Lachand a semblé lever le pied.

Auteur : Jacques Blociszewski le 19 Fev 2013

 


Alors que les réalisateurs de Canal+ ont été en pointe du mitraillage, en lançant de plus en plus de ralentis au cours des rencontres (lire "La prolifération des ralentis"), des évolutions récentes ont indiqué le début d'un recul qui serait salutaire. Voyons avec le cas exemplaire de Laurent Lachand.


Laurent Lachand sur le toit du monde

De nos jours, avec les si nombreux ralentis pendant les matches, le temps réel est toujours plus soumis au différé mis en scène. Le règne du "direct" n’est plus qu’une illusion d’optique. Et sur Canal, jusqu’à novembre dernier, les chiffres ont augmenté régulièrement: dans les années 2000 et jusqu’à 2010 inclus, on comptait de 70 à 120 ralentis par match. Mais sur la saison 2011/12 de Ligue 1, le réalisateur Laurent Lachand était monté à 134 de moyenne (calcul fait sur six matches), avant d'en lancer 149 pendant le Toulouse-Saint-Étienne de février 2012 et 152 sur le Lille-PSG de la rentrée 2012. Une incroyable surenchère. Tant Lachand que l’autre réalisateur du dimanche soir sur Canal, Jean-Jacques Amsellem, battaient alors, les 1er et 2 septembre, leurs records personnels (selon nos archives): respectivement 152 et 115. Pendant ce temps, le réalisateur allemand de Bayern-Stuttgart s'en tenait pour sa part à… 34 ralentis.

 


 
 

Depuis, il a semblé calmer le jeu pour s'établir autour des 90-100 ralentis par match (lire plus bas), la quantité des ralentis envoyés par Lachand sur la Ligue 1 en 2011/12 et début 2012/13 était la plus élevée de toutes les réalisations françaises et étrangères sur lesquelles nous avons travaillé. En 2011/12, Jean-Jacques Amsellem était, lui, autour de 93 ralentis (moyenne sur quatre matches).
 

Il faut par ailleurs noter que L. Lachand a pu avoir, sur le plan international, un autre visage qu’en Ligue 1: sur Brésil-Chine du Mondial 2002, son score n’était en effet que de 68 ralentis (estimation, c'est-à-dire comptage effectué sur une seule mi-temps et multiplié par deux) et il était de 73 sur Italie-France 2007....
 


Miracle sur Canal

Depuis novembre 2012, le nombre de ralentis lancés à l’antenne par Laurent Lachand a spectaculairement chuté. Sur quatre matches de Ligue 1 entre septembre et début novembre, il était encore à 131 de moyenne. Et puis, le 11 novembre, sur Montpellier-PSG, il tombe brusquement à 98. Fin novembre-début décembre, il aligne un 81, un 92 et un…73 (VA-PSG)! Soit à peine plus que son Brésil-Chine de 2002. Comment expliquer une évolution aussi brutale que positive? Cyril Linette a t-il pris conscience du fait que cela allait trop loin? Il semble en tout cas que cette évolution –même limitée – marque une certaine reprise en main de la réalisation par le directeur des sports de la chaîne, et montre surtout que cette dernière, quand elle le veut, peut ne pas être totalement sourde aux critiques que lui adressent ses abonnés et quelques spécialistes qui ont sonné l'alarme ici et ailleurs [1].
 

Notons par ailleurs que si le nombre des ralentis a connu une évolution sensible chez Lachand, ses réalisations ont peu évolué pour deux des trois autres critères d’appréciation essentiels que nous avons dégagés: nombre total de plans et durée moyenne des plans larges. En revanche, le nombre de plans montrant un joueur en action "seul" est en baisse depuis novembre 2012, ce qui va dans le bon sens... Au demeurant, le nombre actuel de ralentis chez Lachand, est récemment remonté (101, 109, 91, 103 sur les quatre derniers matches analysés) et la question est de savoir s’il va résister longtemps encore à la tentation. Ses quelque 100 ralentis d’aujourd’hui constituent d’ailleurs encore des scores élevés au niveau européen: très au-dessus de la Premier League et de la Bundesliga, et dans les mêmes eaux qu’en Italie et en Espagne.
 

Le revirement constaté depuis novembre jusqu'en janvier ne doit donc pas être surévalué. Il reste insuffisant et fragile. Cependant, pour une fois, la fuite en avant vers le "toujours plus de techno" (en oubliant le foot), a connu un coup d’arrêt et même un recul. Malheureusement, cette embellie est peut-être déjà terminée: sur les deux matches diffusés par Canal+ ce week-end, Laurent Lachand... a retrouvé les sommets de la saison dernière, avec 123 ralentis sur OM-Valenciennes et 133 sur Sochaux-Paris SG.
 


Interruptions en rafale

Le nombre de ralentis, toutefois, n’est pas tout. Il faut aussi étudier la structure de leur diffusion. Au cours de Lyon-Marseille 2011 sur Canal, les envois de Laurent Lachand ont représenté 133 ralentis pour 74 "interruptions télévisuelles" du cours de la partie, c'est-à-dire 74 abandons du match diffusé en direct, pour revenir en arrière. En moyenne, donc, pas très loin de une interruption par minute. Et 40 "séries" (séquences de deux ralentis et plus) ont été lancées. Les séries du Lachand plus modéré que nous avons connu jusqu'en janvier reflètent son évolution. Sur Bordeaux-PSG du 20 janvier 2013 (91 ralentis), on dénombre "seulement" 50 interruptions du match réel et 27 séries mises à l’antenne. De 74 interruptions en 2011 à 50 en 2013, le progrès est très net.

 

 

Dans les matches de Laurent Lachand, nous avons relevé deux fois, en 2011, des séries de cinq ralentis consécutifs : sur Lille-Montpellier, pour un tir à côté de Hazard après une belle action, et sur Lille-Lyon (but de Basa). Mais aussi une série de six sur un Lille-VA 2012. Le but de Chedjou (LOSC) avait en effet été revu six fois consécutives, puis encore trois fois peu après – six de suite, neuf au total: deux records dans nos archives sur la Ligue 1. Neuf ralentis en 1’42’’ sur cette seule action, c’est autant que pendant la totalité du Leeds-Chelsea de 1970…
 

Une série de cinq ralentis représente quelque 35 secondes, soit une moyenne de sept secondes par ralenti. Mais il existe des ralentis très courts, de deux ou trois secondes. Sur les actions intéressantes, Lachand ne sacrifie pas trop la dimension collective, mais celle-ci serait mieux rendue avec seulement deux re-visions (un replay et un ralenti), le replay montrant la totalité de l’action et restituant ainsi son origine.
 

Pour le nombre de ralentis, L. Lachand constituait, jusqu’à récemment encore, la tendance haute de Canal. L’autre réal du dimanche soir, Jean-Jacques Amsellem, était en effet, en 2011/12, dans une fourchette plus basse. Ses 91 ralentis de PSG-Brest de septembre 2011 avaient provoqué 58 interruptions pour 22 séries envoyées (Lachand: 40, et…27 aujourd’hui).
 


Le chassé-croisé Lachand-Amsellem

Le relatif (et provisoire) repli de L. Lachand a t-il eu un effet sur Amsellem? Ou bien celui-ci a-t-il poursuivi son chemin sans s’occuper de rien et sans être, lui, l’objet d'un recadrage puisqu’il représentait jusqu’à l’an dernier la tendance "modérée" de Canal du point de vue techno? En tout état de cause, un rééquilibrage s’est opéré entre les deux réalisateurs et la dialectique (rivalité?) Amsellem-Lachand est révélatrice. Au vu des derniers comptages, on peut craindre qu'il ne soit pas durable.

 


 

 

Nombre de ralentis en 2012/13
J.-J. Amsellem a montré une hausse sensible et a rejoint Lachand, avec une moyenne de 105 ralentis (sur 7 matches), Lachand en est lui à 106 (sur 12 matches, le récent OM-Nancy inclus). Toutefois, sur les sept derniers matches de lui que nous avons analysés – et depuis le revirement que nous avons décrit – Lachand est à 93… Pour la même période, Amsellem est à 92. Les deux hommes sont donc ici sensiblement à égalité.
Remarquons tout de même que sur Sochaux-OM du 13 janvier dernier, Amsellem battit à nouveau son record personnel – toujours sur la base de nos archives: 125.
 

Nombre de superloupes
J.-J. Amsellem détient la palme. C’est même devenu pour lui une sorte de marque de fabrique: sur les trois derniers mois (novembre, décembre, janvier) il est à 9 superloupes par match, alors que Lachand est à 6.
 

Nombre de révélateurs de hors-jeu
Le score est ici de 2,6 pour Amsellem, 1,6 pour Lachand.
 

Etrangement, le "raisonnable" et modéré J.-J. Amsellem de la saison dernière (Cf : "Moins d’excès chez Jean-Jacques Amsellem", dans "Les réalisateurs français hors-jeu") est devenu, sur les ralentis, presque plus excessif que Lachand. Nous avions évoqué dans un texte précédent la pression implicite qui régnait à Canal sur un réalisateur relativement en retrait par rapport à un confrère plus jeune et plus techno (lire "Petit guide des réalisateurs télé de l'Euro"). Sur les ralentis, le chassé-croisé Amsellem (qui monte) – Lachand (qui descend) reflète donc une intéressante dialectique entre le "toujours plus" et le "trop c’est trop". Nous suivrons les deux réals dans leurs évolutions respectives…
 

 

Football et télévision / 1 : "Les réalisateurs français hors jeu"
Football et télévision / 2 : "Un show techno où se noie le football"
Football et télévision / 3 : "Une histoire accélérée du ralenti"
Football et télévision / 4 : "La prolifération des ralentis"
 


[1] On se gardera d'y voir une influence directe, mais le 4 octobre dernier, l’auteur de ces lignes adressait à Cyril Linette une lettre et quelques-uns de ses textes (ainsi que des retombées presse de ses analyses), en sensibilisant le directeur des sports de Canal à l’incroyable inflation de ralentis sur sa chaîne: le 152 de Lachand début septembre rendait les matches irregardables. En réponse à un courriel que nous lui avons adressé, le directeur des sports reconnaissait en décembre que le genre de dossier et de remarques que nous lui avons fait parvenir peut avoir une influence sur les consignes qu’il donne. Cette franchise et cette ouverture sont à saluer, même si globalement le bilan de Canal pour la réalisation est calamiteux du point de vue du (non) respect du jeu collectif et de la compréhension du football.
 

Réactions

  • Pascal Amateur le 19/02/2013 à 11h09
    Cet article permettra-t-il d'accélérer les choses ?

  • blafafoire le 19/02/2013 à 12h39
    Les accélérer, peut-être, mais à un rythme moins soutenu.

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