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Casillas, Mourinho et l'avenir du Real

L'entraîneur du Real se rapproche de sa fin à Madrid, mais on ne sait pas si ce sera le début d'autre chose pour le club.

Auteur : Christophe Zemmour le 21 Jan 2013

 


Le dimanche 6 janvier 2013, Iker Casillas fait son entrée en jeu à la 8e minute face à la Real Sociedad, à la suite de l’expulsion d’Antonio Adán, gardien titulaire du Real Madrid ce jour-là et suppléant habituel du capitaine de la Roja. Cristiano Ronaldo, porteur circonstanciel du brassard, le lui propose alors. Casillas le refuse et ces attitudes, couplées à la victoire finale (4-3) acquise notamment grâce à un doublé de l’attaquant portugais, ont épargné une crise au Real Madrid.

Du moins l’ont-elles repoussée car le portier espagnol a – paraît-il – dû intervenir physiquement mardi 15 janvier dans le vestiaire merengue pour éviter un accrochage entre Cristiano Ronaldo et José Mourinho, après la victoire du Real face à Valence (2-0) en Coupe du Roi. Iker Casillas traverse, à l’image de son club, une période délicate au cours de laquelle son sens de la diplomatie et son professionnalisme restent remarquables, et dans laquelle s’expose également la difficile adéquation entre le madridisme et la méthode managériale de José Mourinho.

 


Que faire San Iker ?

Le capitaine du Real Madrid a perdu sa place de titulaire le 22 décembre 2012 à Málaga. La décision, “purement technique” selon Mourinho, a interpelé, voire franchement agacé certains supporters, ainsi que le président Florentino Pérez. Au-delà des espoirs de titre qui se sont encore plus envolés ce soir-là (défaite 3-2), le choix soulève des questions. Peut-être Mourinho veut-il créer un électrochoc au sein de son effectif, mais Casillas n’a pas soufflé sur les braises pour attiser l’incendie: “Il faut respecter la décision de l'entraîneur et s'entraîner beaucoup plus. Je ne suis pas habitué à être remplaçant, mais l'équipe est au-dessus de n'importe quel joueur. Il faut continuer à s'entraîner et tenter de récupérer ma place de titulaire”. Une déclaration qui atteste du professionnalisme du gardien de la Maison Blanche – le joueur comme le membre de l’institution depuis 1990.

 

 

Ce sens des responsabilités et de la diplomatie n’est pas nouveau chez Casillas. Après les premiers Clásicos houleux de l’ère Mourinho, il avait appelé en personne Xavi pour tenter d’apaiser les tensions, dans l’intérêt supérieur de la sélection espagnole. Démarche modérément appréciée par le Special One. Et si son remplacement par Adán a suscité des interrogations à propos des choix tactiques de Mourinho et de ce qui peut se passer en coulisses, Casillas est resté droit dans ses bottes en déclarant placidement: “Je me sens vraiment bien. Je m'entraîne dur, car je pense que je dois m'améliorer chaque jour. Moi aussi, je dois apprendre de mes erreurs. […] Je dois me battre afin d'essayer de regagner ma place. [...] La concurrence est saine entre tous les joueurs.” Et pour finir, malgré sa position délicate, il a soutenu son coach en précisant qu’il était le meilleur entraîneur que pouvait avoir le Real Madrid.

 


Madridisme contre galactisme

San Iker, c’est également une certaine idée du madridisme. Déjà, à la fin de l’ère des premiers Galactiques, il n’avait pas hésité à dire que ces derniers n’avaient rien apporté au Real Madrid, quand on voyait la situation dans laquelle le club se trouvait à ce moment-là. Interrogé à ce sujet, Zinédine Zidane l’avait contredit avec tact et avait pour cela mis en avant le palmarès de l’équipe. Une assertion peut-être contestable (une C1 en 2002 et deux titres de champion d’Espagne), mais l’intérêt est ailleurs. Ces mots et la situation actuelle font penser qu’il y a probablement une dualité latente entre madridisme et ambitions galactiques, une certaine idée de l’appartenance au club qui règne au sein d’une institution merengue que la diplomatie de Casillas tente de protéger.

 

Mais la question est: jusqu’à quand? Tout le monde au Real Madrid attend peut-être la fin de l’ère Mourinho, y compris celui-ci. La stratégie de l’entraineur portugais soulève des interrogations et on ne retrouve pas dans son équipe la force collective ou l’état d’esprit qui pouvaient habiter son Chelsea champion d’Angleterre ou son Inter Milan roi d’Europe en 2010. Les tensions au sein du club ont déjà valu à Jorge Valdano d’être démis de ses fonctions de directeur sportif le 25 mai 2011. Après l’Argentin et Sergio Ramos qu’il a remplacé par Raphaël Varane pour le premier match de C1 face à Manchester City, José Mourinho a donc visé l’icône madrilène que l’on pensait intouchable: Iker Casillas. L’avenir dira s’il s’agit du coup de trop, mais le Mou adopte une stratégie de la terre brûlée qui n’aura de sens à court terme que si le Real Madrid décroche sa dixième C1 en fin de saison. Le chantier laissé sera peut-être grand, mais l’effectif est assez riche en qualité et en quantité, et le club assez fort et expérimenté pour ne pas s’inquiéter outre mesure.

 


Un consensus Mou

On mesure déjà quelques effets pernicieux du passage de Mourinho sur le banc madrilène. Certains actes ou déclarations ont sensiblement terni l’image du club, notamment dans les confrontations face au FC Barcelone. Le doigt dans l’œil de Villanova, les joutes verbales avec Pep Guardiola ou encore les stratégies musclées qu’il a voulu adopter face aux Blaugranas sont autant d’entorses à l’esprit de classe cherché par le Real Madrid. Il semble y avoir une incompréhension et une inadéquation entre Mourinho et la Maison blanche dans l'importance que chacun veut prendre et dans leurs méthodes de management respectives.

 

Avec la presse et une partie des socios contre lui, le coach peut encore compter sur le professionnalisme d’Iker Casillas et le soutien de Pepe, qui s’est exprimé de façon plus maladroite que son capitaine en soulevant la question délicate des Portugais – dans le vestiaire madrilène en particulier et en Espagne en général (1). Il faut surtout espérer pour le Real Madrid que cette communication sera maitrisée et que le sens des responsabilités des hommes concernés par la crise actuelle soit assez fort pour donner un meilleur relief sportif à cette saison 2012/13. Un exercice dont l’une des clés réside probablement dans le huitième de finale de C1 face à Manchester United, leader de la Premier League et plus sûr de ses forces que l’équipe de Mourinho.

 


[1] “En Espagne, Cristiano Ronaldo devrait être traité différemment par la presse et par certains supporters, le problème, c’est que pour atteindre Mourinho, il faut attaquer les autres Portugais de l’équipe. Tout ce que nous faisons sur et en dehors du terrain est interprété de manière différente et quand le Barça s’en mêle, c’est encore pire. C’est une équipe qui a une structure capable d’amplifier tout ce qui arrive. Les Portugais se sentent persécutés en Espagne. Nous sommes des étrangers notamment vis-à-vis des médias. Entre un Portugais et un Espagnol, leur choix est vite fait.”
 

Réactions

  • sansai le 21/01/2013 à 11h10
    Wow, les déclarations de Pepe. Elles m'avaient échappé.
    Comme quoi, le syndrome du petit club sudiste persécuté par l'intelligentsia parisienne est transposable au Real Madrid.
    Il est fort, ce Mourinho.

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