Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Feuilles mortes

Samedi, L'Équipe Mag a livré des extraits d'un livre des éditions L'Équipe sur la une à scandale de L'Équipe. Ou quand l'autopromo rejoint l'autojustification.
Auteur : Jérôme Latta le 27 Sept 2010

 

Samedi, L'Équipe Mag produisait les "bonnes feuilles" de Histoire d'un scoop, livre de Damien Degorre et Raphaël Raymond à propos de la révélation, durant la dernière Coupe du monde, des insultes de Nicolas Anelka à l'encontre de Raymond Domenech à la mi-temps de France-Mexique. Une actualité de plus en plus faisandée, qui ne fait d'ailleurs plus la une (c'est Bixente Lizarazu qui s'en empare, avec la mer en arrière-plan évidemment). On peut même nous reprocher d'y réagir à notre tour, mais l'exercice est trop parlant: L'Équipe Mag livre des extraits d'un livre publié par les éditions L'Équipe à propos de la une à scandale de L'Équipe...


scoop_clash_1.jpgRien sur le fond
L'article prend la forme d'une chronologie, et en reste là sur le fond. Il élude la question de l'exactitude des propos de Nicolas Anelka en ne s'attachant qu'à leur teneur: l'information d'une altercation violente entre le joueur et Raymond Domenech a été fournie et confirmée par différentes sources fiables. Et sur la pertinence de reproduire ces propos orduriers littéralement sur la première page, alors que leur exactitude n'était pas attestée comme le montrera la suite, plutôt que dans les pages intérieures, rien. Quoique, un indice: "Quand on possède une telle info, on la met en valeur" écrivent les auteurs (sans rire?).
On apprend que la discussion a eu lieu, mais on n'en connaîtra pas les termes. "Bien sûr, entre nous, ça débat (sic). Comme cela débat au siège. Les arguments en faveur d'une telle une sont plus nombreux que ceux en sa défaveur". Amusante formulation: plus nombreux, d'accord, mais étaient-ils meilleurs? Savoir aussi quelle était leur teneur permettrait d'en savoir plus sur les motivations du journal... Malheureusement, de ce côté, le secret du vestiaire est respecté.


Un coup bas anobli en scoop
Dans ces lignes, une vague justification : il fallait punir une équipe dont le discours officiel travestissait sa réalité. "À Paris, la hiérarchie (...) se rejoint (sic) sur une idée force: il y en a marre de cette hypocrisie qui entoure l'équipe de France" (1). Il se serait donc agi de "présenter le vrai visage de l'équipe de France qui n'en est, finalement, pas une". L'argument est d'autant plus dérisoire que la moitié des clubs et des sélections, au bas mot (2), mériterait un traitement analogue. Le choix continue de ressembler à un règlement de comptes et à une envie de réaliser un "coup" assez bas, anobli en scoop dans le titre du livre.
Le poisson est bien noyé, les questions restent. Pourquoi des injures invérifiables en toutes lettres et en devanture des kiosques dans toute la France? Pourquoi, accessoirement, alors que l'équipe de France n'est pas éliminée, choisir de la faire exploser en toute connaissance de cause? (3) "Comment cela va-t-il être interprété? Que vont en penser nos lecteurs. Comment va réagir le monde du foot? Il est évident que toutes ces questions nous traversent l'esprit". Manifestement, elles n'ont fait que traverser.

scoop_clash.jpg

Juge et partie
Il est bien précisé, avec une certaine insistance puisque trois passages des extraits de L'Équipe Mag reviennent sur ce point, que la décision a été prise par "la hiérarchie" à Paris (J). On ne sait pas s'il faut flairer un désaccord ou juste une façon de dégager la responsabilité de journalistes qui restent au contact de la sélection et des internationaux. Une autre précision retient l'attention: les "chefs de la rubrique football" avaient pour "première idée" l'option consistant à reproduire les insultes en titre, mais seulement en pages intérieures. En d'autres termes: la direction assume la responsabilité. Dommage que ce ne soit pas elle qui témoigne.

Le livre (164 pages pour 10 euros) dont cet article est un sous-produit et un support de promotion est peut-être plus riche, mais faute de débat et de contradiction, il ne sera pas autre chose qu'un exercice d'autojustification stérile – comme l'avait été L'Affaire Jacquet de Vincent Duluc. En définitive, ces bonnes feuilles confirment en négatif ce que L'Équipe ne veut pas concéder: c'est moins le souci de la vérité que le mercantilisme et un désir de représailles qui ont poussé le journal à présenter l'information de cette façon, alors que rien ne l'y obligeait. L'école de la malveillance s'est offert une revanche sur douze ans de frustration.


(1) La suite de cette phrase : "À Paris, la hiérarchie (...) se rejoint (sic) sur une idée force: il y en a marre de cette hypocrisie qui entoure l'équipe de France depuis le début de sa préparation et de ces personnes qui font croire, répètent, insistent comme pour mieux s'en convaincre elles-mêmes que tout va mieux dans le meilleur des mondes, que l'ambiance est excellente, que tout le monde s'aime, s'amuse, s'améliore de jour en jour".
(2) Rappelons les propos d'Arsène Wenger: "Étant ici avec dix ou onze joueurs, je peux vous dire qu'il y a 80% des groupes ici en Afrique du sud qui sont au bord de l'implosion. Tous les groupes vivent difficilement" (Lire "La Crise du star-system").
(3) Lire "La mi-temps de France-Mexique".
(4) "Vers 22 heures, la direction de la rédaction tranche: les insultes feront la une". "L'édition de ce papier, c'est-à-dire sa relecture au siège du quotidien, sa titraille et sa mise en page relèveront de la hiérarchie. À elle de décider si elle place les insultes en une, en page 2 et 3, ou si elle les laisse dans le cœur de l'article sans les faire ressortir et trouve une autre idée de titre".

Réactions

  • Hydresec le 27/09/2010 à 10h00
    Info faisandée... Voilà, c'est ça.
    Ça donne vraiment envie de passer à autre chose . D'ailleurs, c'est déjà fait.

    (10 euros ? Mais qui va acheter ça, bon Dieu ?!)

  • Sens de la dérision le 27/09/2010 à 10h01
    Je suis en gros d'accord sur l'article en général, l'article des CDF hein, je ne lis pas l'Equipe, qui plus est l'Equipe Mag.
    J'ai vu l'autre jour un des auteurs à la télévision au détour d'une émission : il expliquait qu'ils avaient reçu des SMS de plusieurs membres du staff de l'EDF qui donnaient les propos et qu'il avait recoupé les informations avant de sortir cette Une. Ce qui, il me semble, avait été reproché au journal.

    Par contre, sur cette phrase, je dubite plus que fortement :
    "Pourquoi, accessoirement, alors que l'équipe de France n'est pas éliminée, choisir de la faire exploser en toute connaissance de cause? (3)". Le journalisme c'est quand même de faire sortir des "affaires" au moment de leur connaissance. Si on veut aller dans le même sens, on aurait pu se dire : "pourquoi choisir de faire exploser le Tour de France 98 avec l'affaire Festina" etc etc

  • grattepoil le 27/09/2010 à 10h01
    En fait, en lisant les "bonnes feuilles" du bouquin dans l'équipe mag, il apparaît que le "débat" s'est cristallisé autour du mode de traitement de l'info : est-ce qu'on met les insultes en une ou non, en toutes lettres ou pas, etc.
    Or le problème principal vient du fait que jamais la question de la qualité de l'information n'a été posée : quel est l'intérêt/l'utilité/les conséquences du traitement d'un tel "scoop" ?
    On pourrait même aller jusqu'à dire qu'un lecteur de presse sportive est en droit d'attendre un traitement sportif de l'affaire, car dans l'histoire, il y a une information qui pourrait être importante : Domenech a exhorté Anelka à ne plus dérocher afin d'apporter de la présence offensive dans la surface. Mais traiter l'information sous cet angle revenait à dire que Domenech est un sélectionneur qui parle de jeu et de tactique, et qu'en plus il a raison.

  • José-Mickaël le 27/09/2010 à 11h58
    Sens de la dérision
    lundi 27 septembre 2010 - 10h01
    > Par contre, sur cette phrase, je dubite plus que fortement :
    "Pourquoi, accessoirement, alors que l'équipe de France n'est pas éliminée, choisir de la faire exploser en toute connaissance de cause? (3)".

    Pareil. Cette phrase sous-entend presque que c'est à cause de L'Équipe que les joueurs ont fait "grève" et tout ça. Non, les joueurs l'ont voulu. (Des joueurs surmotivés au mental de champion auraient fait abstraction des potins de la presse et s'en seraient peut-être même servis pour être encore plus motivés.) De toute façon le groupe avait probablement explosé avant (comment expliquer, sinon, les comportements individualistes de Ribéry ou Anelka notamment ?) Qu'on critique le choix du titre de L'Équipe, OK, mais n'allons pas trop loin : ils n'ont pas contribué au fiasco de la dernière coupe du Monde (au pire ils l'ont parasité).



  • PEM8000 le 27/09/2010 à 12h22
    Je ne suis pas d'accord, je suis sûr qu'une une "Anelka - Domenech : les mots de trop" avec le récit exhaustif (insultes comprises) en page 3 n'aurait pas déclenché le torrent médiatique qui a contribué à l'exclusion d'Anelka, qui est une raison importante de la grève de l'entrainement ensuite.
    Et sans grève le dernier match de poules aurait été joué différemment.


  • Mucho Gonzalez le 27/09/2010 à 12h34
    Sens de la dérision
    lundi 27 septembre 2010 - 10h01
    Si on veut aller dans le même sens, on aurait pu se dire : "pourquoi choisir de faire exploser le Tour de France 98 avec l'affaire Festina" etc etc

    ***

    Pas d'accord. Dans un cas (Festina), il y a tricherie, vraisemblablement généralisée, ça constitue donc bien une affaire, qu'un journal peut et doit traiter. Dans l'autre (EdF 2010), seulement des rapports interpersonnels houleux dans un cadre privé ; ça n'est pas une affaire, je ne vois pas l'intérêt de l'évoquer, encore moins de cette manière.

  • DarkZem13 le 27/09/2010 à 15h43
    « L'école de la malveillance s'est offert une revanche sur douze ans de frustration. »

    C’est exactement ce que j’ai pensé au moment des faits, quand j’avais fait l’analogie avec la Revanche des Sith.

    Et assez d’accord avec JM, ce n’est pas l’Equipe qui a précipité la chute des Bleus. Elle ne les a pas aidés non plus, certes.

    Pour ce qui est de cette fameuse une, l’information était selon moi à relayer, après tout, c’est leur job. Que ce soit bénéfique ou pas à l’équipe de France n’est pas leur souci. Mais quand il s’agit de propos, et surtout dans ce cas, il faut que ce soit en tout point identique à ce qui s’est vraiment dit. Encore plus si c’est pour prêter et publier des obscénités.

    Je crois que ce qui ennuie le plus la Rédac’, c’est ce manque d’autocritique de la part de l’Equipe et ce besoin de se justifier qui cache peut-être quelque chose. Merci pour cet article et ce point de vue.

  • José-Mickaël le 27/09/2010 à 16h40
    PEM8000
    lundi 27 septembre 2010 - 12h22
    > Je ne suis pas d'accord, je suis sûr qu'une une "Anelka - Domenech : les mots de trop" avec le récit exhaustif (insultes comprises) en page 3 n'aurait pas déclenché le torrent médiatique qui a contribué à l'exclusion d'Anelka, qui est une raison importante de la grève de l'entrainement ensuite. Et sans grève le dernier match de poules aurait été joué différemment.

    Oui, les gros titres de L'Équipe ont conduit à la "grève", mais ce sont les joueurs qui l'ont déclenchée. Pour moi, ce n'est donc pas parce que L'Équipe a fait la première page sur le clash de la mi-temps que les joueurs ont fait "grève", ni parce que la Fédération a très mal géré cette affaire, c'est parce que les joueurs ont estimé que leur égo comptait plus que l'équipe de France (en gros).

    Parce que sinon, je peux me faire l'avocat d'une brute qui a étranglé un quidam qui le regardait de travers : « mon client est innocent, la preuve : si le quidam ne l'avait pas regardé, il ne l'aurait pas tué ». (L'analogie n'est pas dans la gravité des faits mais dans la logique de défense.)

    -----
    Quant aux propos exacts d'Anelka, on connaît deux versions :
    - *** *** ***, *** *** *** (L'Équipe)
    - *** *** ***, toi et ton système de ***.

    Je rappelle aux tenants de la 2è version que c'est celle d'Anelka. Source plus fiable ? Bof...

  • Tonton Danijel le 27/09/2010 à 18h07
    Si c'était une simple Une qui pouvait déclencher une grève, alors les sélections anglaises, allemandes, espagnoles, italiennes auraient pu faire grève plus fréquemment vu le niveau des tabloïds. Or personne n'a fait grève, hormis Cannavaro et Rooney qui ont fait grève des matchs.

  • El Soto le 27/09/2010 à 18h20
    quant à moi, j'ai définitivement arrêté d'acheter l'Équipe ce jour là, comme le disait l'autre, quand on dépasse les bornes, y a plus de limite.

    s'il traine devant moi, il m'arrive de le lire, mais en tant que père de deux gamins, je ne puis cautionner financièrement un journal qui met ça en Une et que mon fils de 7 ans, fan de foot pourrait lire.


La revue des Cahiers du football