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Le prix de l'Euro

Le football français veut le championnat d'Europe 2016 et les beaux stades qui vont avec. Pour 1,7 milliards d'argent public et trois semaines de matches, le jeu en vaut-il la chandelle?

Auteur : Jérôme Latta le 20 Avr 2010

 

 

Lancée il y un an devant une banderole improvisée et hâtivement accrochée comme dans un bal de village, la candidature de la France à l'organisation de l'Euro 2016 connaîtra son dénouement dans un peu plus d'un mois, lorsque l'UEFA départagera les trois dossiers candidats. Le 28 mai, on saura qui de la France, de l'Italie et de la Turquie remportera le privilège de recevoir le tournoi final.




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Une candidature bétonnée

En attendant, la visite d'évaluation de deux jours programmée par l'UEFA la semaine passée a permis aux représentants de France 2016 de faire valoir la "détermination" des pouvoirs publics, élément essentiel d'une telle candidature.

 

Reçus à Matignon et à l'Élysée, les membres de la délégation ont eu les honneurs de la République, et ont reçu l'assurance d'un investissement massif du pays (1,7 milliards d'euros dans la rénovation ou la construction de stades), d'une compétition particulièrement rentable pour la confédération européenne, et de toute la fiabilité requise en regard des menaces qui planent sur l'édition 2012 en raison des défaillances de l'Ukraine.

 

Infrastructures, savoir-faire, expérience: "Nous leur avons garanti un Euro sans mauvaises surprises", a déclaré Frédéric Thiriez après avoir épaulé Jean-Pierre Escalettes et Gérard Houllier lors de la conférence de presse qui a conclu la visite. Un positionnement pragmatique, compte tenu de la faiblesse présumée du dossier italien et des incertitudes attribuées à celui de la Turquie (lire "Pourquoi l’Italie va organiser l’Euro 2016").



Le soutien populaire, lui, est plus difficile à évaluer. Les sondages de commande montrent bien que oui, ce serait sympa d'accueillir l'Euro, mais il est ardu d'en faire une préoccupation majeure par les temps qui courent. Resuçant les clichés de juillet 98, le dernier clip de la candidature s'en tient au minimum. Difficile de communiquer sur les valeurs du football ("Le foot comme on l'aime") lorsque les idoles trichent, le temple s'écroule sur ses marchands et les fidèles s'entretuent.

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Objectif "grands stades"

L'enjeu central de cette candidature, pour le football français dans son ensemble, ce sont les stades. L'occasion est belle de trouver des soutiens politiques, des financements publics et une légitimité nationale dans "l'élan" attendu d'un tel hyper-événement sportif, véritable accélérateur de projets.

 

Une vaste campagne d'opinion a donc été menée autour de thèmes connus: l'inévitable "retard français" en la matière, la nécessité de diversifier les ressources des clubs et d'améliorer le confort du spectateur-consommateur, l'énumération des bienfaits que nous offriraient des stades modernes, ces cornes d'abondance.

 

La majorité a même organisé un petit aménagement législatif pour permettre aux projets de stade de bénéficier d'un label "intérêt général" permettant de raccourcir les procédures. Rama Yade, elle, a tout récemment menacé de représailles les opposants locaux (1).



Las, en période de crise, ce discours n'avait plus les mêmes chances de s'imposer, et la réalité s'est rappelée au bon souvenir de tous. Ainsi, la désignation des douze sites (dont trois de réserve – 2) n'a pas suscité de vive concurrence, puisque après désistements, il n'y avait pas vraiment plus de candidats (3).

 

Devant les réticences des collectivités, certaines ambitions ont été revues à la baisse, comme à Saint-Étienne où l'option raisonnable de la rénovation s'est imposée au détriment du projet de nouveau stade porté par le club. À Rennes et Nantes, on a même préféré renoncer, estimant l'investissement trop lourd et les garanties de l'État insuffisantes. Loin de la frénésie portugaise pour l'édition 2004, sept sites sur les douze seront rénovés – la plupart bénéficiant d'une belle infrastructure de départ (4).

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Les projets de Lyon et Lille.



"Remède anticrise" ou pilule à avaler ?

Ce sont tout de même quatre enceintes neuves qui pourraient se dresser, en 2016, dans des métropoles majeures: Lyon, Nice, Lille et Bordeaux, dont les clubs se rêvent justement en places fortes nationales, bien ancrées sur leurs bassins de populations... et dotés de ces "arenas" qui permettent d'en tirer le meilleur profit.

 

Leurs capacités respectives montrent qu'on n'en est pas encore à la folie des grandeurs: 35.000 places à Nice, 43.000 à Bordeaux, 51.000 à Lille et 62.000 à Lyon. Avec un Vélodrome porté à 65.000 et un parc de stades proposant de 40 à 45.000 places conséquent (Lens, Saint-Étienne, Parc des Princes), le football professionnel français hériterait d'un outil de premier plan, a priori bien dimensionné.

 

Reste à mener à bien des projets dont certains font suite à des échecs (Nice, Lille), qui subissent des avanies administratives, politiques et juridiques (Lyon) ou qui ne sont qu'à l'état d'ébauche (Bordeaux). Si ces inconnues nuisent, paraît-il, à la candidature française, inversement, il ne faudrait pas qu'en cas de victoire les engagements des pouvoirs publics s'avèrent exorbitants en regard des enjeux réels (5).

 

Les retombées économiques que l'on prête à ce genre d'événement sont très controversées, certaines études montrant même qu'elles présentent un bilan économique négatif (lire "Idée reçue: la Coupe du monde dope l'économie"). Le "remède anticrise" promis par le président de la LFP au lancement du projet peut devenir une pilule amère, et l'exemple de Londres 2012 peut faire méditer, dans le reste du monde, quant au fardeau que peuvent constituer les grandes compétitions internationales.


En dernier ressort, la décision sera prise selon des considérations très politiques. Le pays organisateur est désigné par les treize membres du Comité exécutif de l'UEFA, et les cartes sont distribuées et échangées selon un jeu très subtil impliquant les candidatures pour d'autres compétitions (6) et divers enjeux stratégiques. Les deux revers subis par Paris en vue de l'obtention des Jeux olympiques ont imposé une école du profil bas. "À aucun moment nous n'avons fait preuve d'arrogance", s'est vanté Jean-Pierre Escalettes.


Le 6 mai, les candidats pourront apporter des "précisions" à leur dossier, avant le rapport de la commission d'évaluation qui donnera quelques indications le 14 mai et enfin le grand oral du 28. À la veille de la Coupe du monde 2010, la France saura si elle a gagné le championnat d'Europe 2016.


(1) "Les acteurs locaux devront rendre compte aux amateurs de sport si les projets n'avancent pas pour des raisons politiciennes". Bien sûr, les oppositions ne peuvent procéder que de l'obscurantisme des riverains, et non d'interrogations proprement politiques sur les priorités de la Cité.
(2) Saint-Denis, Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nice, Lille, Lens, Saint-Étienne, Nancy, Strasbourg et Toulouse. Les trois stades suppléants seront désignés plus tard.
(3) Montpellier et Metz n'ont pas été retenus.
(4) Parc des Princes, Bollaert, Geoffroy-Guichard, Marcel-Picot, Meinau, Vélodrome, Stadium.
(5) D'autant que la secrétaire d'État au Sport assure que les projets aboutiront indépendamment de l'issue de la candidature: "J'ai obtenu du président de la République que le fonds de l'État demeure quoi qu'il arrive".
(6) Pour les Coupes du monde 2018 et 2022 notamment, que convoitent différents pays européens.

Réactions

  • Qui me crame ce troll? le 20/04/2010 à 08h14
    Marrant de mettre en parallèle cette phrase de l'article "d'améliorer le confort du spectateur-consommateur" avec celle-ci "Les problèmes actuels d’insécurité dans les stades italiens, même si la tendance se ralentit depuis quelques saisons, trouvent une partie de ses causes dans ces enceintes trop grandes, en béton, au confort obsolète et aux services inexistants." de l'article sur le foot italien.

  • Tonton Danijel le 20/04/2010 à 09h01
    Oui, comme Kim, je suis surpris par le côte à côte des deux articles en une: l'un qui pointe la nécessité de la rénovation des stades italiens, l'autre beaucoup plus critique sur la rénovation des stades français...

    Enfin, dans un cas comme dans l'autre, on peut regretter que deux coupes du monde récemment organisées n'aient pas permis de tout de suite de construire des enceintes plus modernes...

    Sinon, quel est le taux de remplissage du stade du Ray? 35,000 places à Nice, c'est pas un peu disproportionné?

  • OLpeth le 20/04/2010 à 09h17
    Moi ce qui m'étonne c'est que la simulation numérique du projet de stade du LOSC soit verte !? Les architectes étaient de sainté ?

  • Gone n' Rosette le 20/04/2010 à 09h20
    J'ai étudié il y a quelques années l'impact d'une coupe du monde sur PIB des pays, organisateurs ou participants, et la conclusion était de cette ordre :
    Augmentation du PIB pour l'organisateur : +0.3% (non significatif)
    Augmentation du PIB pour le vainqueur : +0.5% (pas super significatif)
    Augmentation du PIB pour l'organisateur si il est vainqueur de la compétition +1%
    Donc oui à l'Euro 2016 en France, à condition de le gagner. Donc pour l'instant...

  • Qui me crame ce troll? le 20/04/2010 à 09h24
    Tonton Danijel
    mardi 20 avril 2010 - 09h01
    Enfin, dans un cas comme dans l'autre, on peut regretter que deux coupes du monde récemment organisées n'aient pas permis de tout de suite de construire des enceintes plus modernes...

    Sinon, quel est le taux de remplissage du stade du Ray? 35,000 places à Nice, c'est pas un peu disproportionné?
    ----
    Sur le taux de remplissage, on dit souvent, à tort ou à raison je n'en sais rien, qu'un nouveau stade amène de nouveaux spectateurs, surtout quand il est accompagné de tout le bazar des nouveaux stades.

    Par contre, est-ce que les Arenas étaient à la monde en 98 et, plus encore, en 90. Mine de rien, ça fait respectivement 12 et 20 ans, il se passe pas mal de choses en 20 ans.
    Mais on semble repartir sur les mêmes bases puisqu'il s'agit apparemment plus de faire du bricolage que de construire des nouveaux stades. Comme ça, dans une dizaine d'année, les stades français seront de nouveau "en retard" par rapport aux autres (sauf OL Land qui viendra juste d'être terminé à la vitesse où ça va).

  • Tonton Danijel le 20/04/2010 à 09h25
    Oui, mais est-ce que ces simulations, Gone 'n rosette, prennent en compte l'exploitation à long terme des stades? Car on peut supposer que si les stades de Lyon, Lille, Marseille affichent sur la saison un taux de remplissage supérieur à 90 % (c'est probable), s'ils ne sont pas rentabilisés par l'Euro, ils peuvent l'être au bout de 3 - 4 ans. Par contre, j'ai un gros doute pour d'autres projets...

  • rom's le 20/04/2010 à 09h39
    C'est chouette, ce grand tiers ouest qui sera éventuellement privé d'Euro.

    Encore un match où je vais supporter l'Italie.

  • Tobe Beto le 20/04/2010 à 09h43
    @rom's

    je me suis fait la même réflexion. En fait les nouveaux stades reprennent les lieux d'activités économiques de la France: l'axe PLM et la proximité de la fameuse "banane bleue" européenne, dans laquelle se concentre l'activité économique de l'UE.
    Et encore, le stade bordelais reste une promesse, et la rénovation du stadium à Toulouse est la rénovation la plus "cheap" de la candidature (56M€ de mémoire). De là à dire qu'un des deux stades peut encore pérécliter...

  • Pascal Amateur le 20/04/2010 à 10h04
    Franchement, si le bouclier fiscal on le mettait au-dessus des pelouses, ça ferait de très jolis stades couverts. C'est pas envisageable ?

  • Marius T le 20/04/2010 à 10h24
    Pour répondre au titre : 6.55957 Francs

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