Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

« Dans le rugby, la vidéo ne résout pas tout »

Bonus-web - Joël Dumé est directeur technique de l'arbitrage français, ancien arbitre international. Il explique les conditions d'application et les limites de l'arbitrage vidéo dans son sport.

Auteur : Propos recueillis par Rémi Belot le 21 Juin 2005

 

Instauré au niveau international, le vidéo-arbitrage ne s'applique qu'à dose homéopathique dans le championnat de France de rugby. Joël Dumé, directeur technique à la Ligue nationale de rugby, nous explique pour quelles raisons les instances françaises ont décidé d'en réduire l'usage dans l'hexagone, et dresse un bilan —mitigé — de l'application de ces nouvelles règles...

 

Comment le vidéo-arbitrage est il arrivé dans le rugby?
La vidéo était déjà utilisée depuis longtemps dans le rugby, mais uniquement a posteriori, pour sanctionner des fautes déloyales, ou des brutalités qui n'auraient pas été détectées par l'arbitre au cours du match. La commission de discipline peut ainsi être saisie à la demande d'une des deux équipes. Cela arrive régulièrement. En coupe d'Europe par exemple, il y a eu trois ou quatre cas de sanctions cette année...

 

Pour quelle raisons les instances internationales ont-elles franchi le pas de passer à l'arbitrage vidéo en cours de rencontre?
Parce que certaines erreurs arbitrales avaient été très médiatisées, mais aussi parce que le rugby est un sport particulièrement technique et qu'il est difficile à l'homme en noir de juger à l'œil nu certaines phases de jeu. À la fin des années 90, l'International Board a donc décidé d'instaurer la vidéo sur les matches internationaux pour des phases de jeu bien précises, tout en donnant la possibilité aux fédérations de la mettre en oeuvre, ou non, dans les compétitions qu'elles organisent. I

 

l y a donc une différence de traitement d'un match à l'autre selon les pays, et selon les compétitions...
Tout à fait... En France, on a décidé de ne pas l'appliquer justement pour cette raison. En fait, seuls trois matches, les demi-finales et la finale du championnat, sont arbitrés avec l'aide de la vidéo, car il ne s'agit pas d'une formule de championnat régulier, et on ne risque donc pas de rompre l'unité de l'arbitrage. De plus, ce n'était de toute façon pas envisageable de l'utiliser tout au long de la saison, étant donné le coût financier de l'opération.

 

Comment fonctionne l'arbitrage vidéo?
Il y a une personne spécialement dédiée à l'étude des images, qui est obligatoirement un arbitre international. De plus, l'arbitrage vidéo doit répondre à un cahier des charges strict: l'arbitre doit être installé dans un local "neutre", il doit être seul et ne pas rentrer en contact avec quiconque, et il n'intervient qu'à la demande de l'arbitre. Par ailleurs, il ne donne son avis que sur les phases de jeu qui se déroulent dans l'en-but: sur les essais, il s'agit de savoir si le joueur a bien aplati le ballon, s'il a mis ou non un pied en touche au moment de plonger, ou s'il a touché le drapeau de pointe, par exemple...

 

Pour quelles raisons les phases de jeu qui ont lieu en dehors de l'en but ne sont pas soumises à l'arbitrage vidéo?
Si on ne limitait pas les interventions des arbitres, on se retrouverait avec des interruptions de match répétées: cela irait à l'encontre du jeu. Les joueurs ou les dirigeants demanderaient à tout bout de champ des consultations vidéo. Tout le monde contesterait. Bref, on se retrouverait avec des interventions d'arbitres vidéo extrêmement pesantes...

 

L'arbitre reste relativement dépendant de la technique...
On utilise effectivement les moyens vidéo du diffuseur du match, mais l'arbitre a la possibilité de revoir l'action autant de fois l'action qu'il le souhaite...

 

C'est que les images ne doivent pas être si faciles que cela à interpréter!
Il est clair qu'il y a des décisions qui sont difficiles à prendre. Le ralenti peut être utile pour savoir si une action est valable ou non parce qu'à vitesse réelle c'est absolument impossible à analyser. Néanmoins, la vidéo ne résout pas tout : il y a des cas où des mauvaises décisions ont été prises par des arbitres vidéo. Tout simplement parce que la caméra ne fournit pas forcément de solutions. Ou parce que les images n'étaient pas de suffisamment bonne qualité pour être interprétées justement (1)...

 

Dans ces cas-là, comment cela se passe-t-il?
L'arbitre vidéo ne prend pas de décision, et c'est l'arbitre de champ qui prend ses responsabilités. Il y a donc des phases de jeu où la vidéo n'est d'aucun secours : lorsqu'il y a des mauls, des groupés pénétrants qui se forment dans l'en-but, avec beaucoup de joueurs sur le ballon. Généralement, dans ce genre de cas, les arbitres de champ décident de ne pas faire appel à la vidéo.

 

Quel accueil a-t-il été réservé à l'arbitrage vidéo dans le monde du rugby?
Plutôt positif, dans la mesure où son recours est quand même très limité. En fait, ça permet parfois aux arbitres de se décharger d'une certaine responsabilité, de ne pas traîner pendant tout un match une mauvaise décision prise en début de match. Au début, ils avaient tendance à trop faire appel à la vidéo pour savoir s'ils avaient pris la bonne décision, mais ils l'utilisent mieux désormais...

 

Finalement, la vidéo est-elle vraiment une solution pour améliorer l'arbitrage?
C'est une piste, mais avant tout, il faudrait que les joueurs, les entraîneurs, le public respectent l'arbitre et intègrent le fait qu'il puisse se tromper. Cela me paraît primordial.

 

(1) Lors de la dernière demi-finale du championnat de France entre le Stade français et le Stade toulousain, un essai a par exemple été validé par l'arbitre vidéo, alors que les commentateurs de Canal+, qui diffusait le match, semblaient persuadés que le marqueur avait posé le pied en touche...

Réactions

  • BigFoute le 21/06/2005 à 08h49
    Super cet article, très intelligent, utile et qui apporte fraîcheur et ombrage en ces torrides journées et parfois lien retrouve les cdFs...

  • rhonalpino le 21/06/2005 à 09h02
    Salut les footeux,

    une intervention a propos qui tacle les ambitions des pro videos.
    La video ne resoud pas les problemes, comme l'arbitrage professionelle d'ailleurs, qui n'evitera pas les erreurs
    Et au contraire on reprochera encore plus de choses aux arbitres : etant donné qu'ils sont pros et dotés de la video, pourquoi font ils encore des erreurs.

    J'attends aussi avec impatience le jour ou un club de foot cote en bourse, verra son action baisser apres une defaite lié a une decision arbitrale litigieuse. En droit francais, rien n'interdira au president du club de porter plainte contre l'arbitre en raison du manque a gagner.

  • pollux.edb le 21/06/2005 à 09h09
    Les mols, hein???
    Z'êtes pas près de faire les Cahiers du rujeby je vous le dit! Sans compter que Bertin va être colère!


  • onzeroadagain le 21/06/2005 à 10h09
    Je note surtout que la conclusion ramene a un vieux debat egalement present dans le foot : le respect de l'arbitre !

    Et je pense, pour ma part, que cela peut venir d'un autre outil technologique adopté par le Rugby.

    Quand un arbitre de rugby explique aux joueurs sa decision, quand il s'engueule avec eux, mais aussi quand il les previent, tout le monde l'entend. Il porte un micro.

    Ce micro permet de calmer tout de suite les supporter et les journalistes dans leurs cabines, car ils ont tout de suite l'explication...
    Ça calme les tensions...

    Je me dit que betement, cela pourrais s'appliquer au foot et eviter les delires d'interpretations qui font prendre un hors jeu pour une faute, ou un soudain carton pour un acte contre le joueur alors que celui ci a deja ete prevenu oralement 3 fois.

  • Coldo3895 le 21/06/2005 à 10h16
    Personnellement, je suis favorable à l'arbitrage vidéo et je trouve que l'argument "la video ne résout pas tout" est irrecevable.
    Ca ne résout pas TOUT, et alors ? Ca résout UNE PARTIE des problèmes, non ? Une partie, c'est mieux que rien...
    Si les arbitres avaient la possibilité de faire appel à la video pour vérifier un hors-jeu, ils siffleraient peut-être moins de hors-jeu imaginaires.
    Je n'ai pas de statistiques précises sur le sujet, mais j'ai parfois l'impression qu'il y a un but refusé pour faux hors-jeu quasiment à chaque match. C'est malheureux...

  • Tetsuo Shima le 21/06/2005 à 10h59
    Pour Coldo, dans ses textes, la FIFA précise aux arbitres qu'en cas de doute sur un hors-jeu ceux-ci doivent laisser l'avantage à l'attaquant, ce qui n'est jamais appliqué!
    Même avec la video, certains hors-jeu sont difficiles à juger, même de savoir si la balle est entrée ou non est parfois difficile sinon impossible à juger!

    La vidéo ne résoud rien du tout car non fiable à 100%! Autant laisser le contrôle à des humains!

    On peut relancer le débat mais pour améliorer l'arbitrage, je vois deux axes:
    1- respecter l'arbitre: par les joueurs d'abord, puis par les clubs et enfin par les commentateurs (j'en ai marre d'entendre des "il jouait la balle" à chaque tacle par derrière)
    2- appliquer les règles! arrêter de ne faire qu'interpréter les règles : un tacle par derrière c'est rouge direct que le joueur jouait ou non la balle, qu'il s'appelle Rool ou Diarra...

    Ce sont deux axes concrets, faciles à mettre en place, qui rendraient l'arbitrage plus lisible (on ne comprend quasiment jamais pourquoi l'arbitre siffle ou pas, pourquoi des fois il sort un jaune ou un rouge...)

    La vidéo, les hors-jeu, ne sont que des détails découlant d'une mauvaise lisibilité de l'arbitrage car trop critiquée et trop critiquable!

  • ouais.super le 21/06/2005 à 11h07
    Complètement d'accord avec toi Coldo, la vidéo permettra déjà de supprimer une bonne partie des erreurs, même si elle ne les suprimera bien sûr pas toutes. Et quand la vidéo ne permettra pas de trancher de manière certaine, l'arbitre aura toujours le dernier mot.

    Ajouter à cela le micro et les explications de l'arbitre, je pense que le progrès sera réel, n'en déplaise aux grincheux adeptes du "c'était mieux avant", de l'arbitrage à l'ancienne au lait cru moulé à la louche.

  • Clark Gaybeul le 21/06/2005 à 11h20
    Que nous dit cet article : que la vidéo a des avantages et c'est pour ça que les instances du rugby ont décidé de l'utiliser.

    Quel titre choisi à cet article par les CDF : "La vidéo ne résout pas tout !".

    Qui a dit que la vidéo était la solution de tous les maux ?

    Personne.

    La stratégie des opposants à la vidéo consistant à dire : "vous voyez bien que la vidéo ne sert à rien puisqu'elle n'est pas parfaite" ; c'est de la mauvaise foi absolue !

    Ce que l'on constate objectivement si on veut rester dans le parallèle avec le rugby, c'est que la vidéo a apporté un vrai plus dans un sport qui avait pourtant moins de problèmes avec l'arbitrage que le foot.

    Bien sur il faut plus respecter l'arbitre de football et blablabla, ça fait des années qu'on le dit et c'est de pire en pire.

    Tout ceux qui aiment le foot en ont ras le bol des simulateurs, truqueurs et autres tricheurs et ça, c'est le premier intérêt de l'arbitrage vidéo que de pouvoir sanctionner ces joueurs, y compris a postériori.

    Ca me paraît encore plus important que les problèmes de hors jeu imaginaires ou autres parce que les actes d'anti-jeu nuisent profondément à l'esprit du sport et ont un impact sur les plus jeunes qui ont pour idoles des truqueurs professionnels.

    Enfin, il est incontestable que l'arbitrage vidéo limiterait les erreurs dans le football et les choses seraient tout simplement meilleures sans être parfaites.

  • Tetsuo Shima le 21/06/2005 à 11h29
    L'arbitrage vidéo a posteriori est déjà possible, non? il suffit de prendre la décision de regarder les matchs et des sanctionner les tricheurs!
    On l'avait fait avec Fiorèse, pourquoi ne pas le généraliser?

    Je ne suis pas contre la video mais je ne vois pas dans quel cadre l'appliquer : on ne va pas arrêter l'action à chaque hors-jeu, à chaque touche, à chaque contact pour voir s'il y a faute ou pas?

    Dites-moi ce que ça corrigerait réellement? Quelles erreurs pourraient être évitées?

    Alors oui, dans certains cas, ça pourrait être mieux qu'avant mais je pense que la priorité c'est d'abord d'améliorer l'arbitrage et son environnement avant de corriger les quelques micro fautes qui existent!

  • redondo13 le 21/06/2005 à 11h51
    Tetsuo, une utilisation intelligente de la vidéo et du micro sur l'arbitre limiterait les actes répréhensibles sur le terrain.

    On pourrait imaginer par exemple que l'arbitre aurait le droit de demander la vidéo pour toutes les actions se déroulant dans la surface ou ayant trait à un but ou une bagarre, par exmeple, une caméra sur la ligne de but permettrait de trancher certains cas de buts litigieux (certains seulement mais c'est déja mieux que rien). Si l'arbitre avait un doute il pourrait comme au rugby demander l'ai de la vidéo pour s'assurer d'une main ou qu'une faute a bel et bien etait commise dans ou en dehors de la surface.


    Dans ce sens la la vidéo aurait pour fonction d'aider l'arbitre a prendre la décision et pas de la prendre à sa place.
    Ce genre d'actions ou l'arbitre paut avoir un doute n'ont pas lieu trés souvent par match et donc ne hacherait pas le jeu.

    A mon humble avis, le débat sur la vidéo est tronqué , pour moi il est juste important de savoir si on fait evoluer les techniques d'arbitrages ( vidéo, micro, puces dans le ballon, etc..) ou pas, il ne s'agit pas de uger que la vidéo qui ne résoudra jamais à elle seule les problémes de jeu. Mais toutes ces nouvelles techniques pourrait considérablement aider le jeu si elles sont bien appliqués.

    On pourrait imaginer par exemple de detecter electroniquement le hors jeu ( je suis pas expert mais ca doit etre faisable) et le signaler par une sonnerie comme le let au tennis.

    En,fin je pense que si on commence a parler de l'arbitrage il faut aussi se poser la question suivante, comment se fait il qu'il y ait 9 arbitres au tennis pour une surface 5 fois plus petite , 5 ou 6 arbitres au basket pour une surface 4 fois plus petite, et seulement 3 voire 4 pour une surface aussi gigantesque qu'un terrain de football. Repenser l'arbitrage c'est aussi ca.

La revue des Cahiers du football